Chapitre 3 : Le travail c'est la santé
Pour m'élever dans l'échelle sociale de San Myshuno le nerf de la guerre c'est l'argent et comme ça ne pousse pas sous les baskets, il faut que je travaille, j'ai bien essayé de peindre deux ou trois croûtes, mais il faut se rendre à l'évidence je suis plus douée pour comprendre et juger les peintures des autres que pour peindre moi-même. En tant qu'artiste sans talent je ne pouvais devenir que critique d'art !
Mon job consiste donc à me balader dans le quartier des arts, pour jauger du talents des autres. Je passe donc une bonne partie de mes journées à la galerie Casbah a admirer les œuvres des artistes de la ville.
Mais ce qui est génial dans ce quartier, c'est que l'art ne se contente pas de rester enfermé entre quatre murs, il y a toujours des artistes prêts à faire vivre le quartier de façons moins traditionnelle, et je tombe parfois sur de vrais trésors dessinés à même le béton.
Et puis c'est dans ce quartier qu'on peux se délecter du meilleur thé de la ville, ce n'a peut-être rien à voir avec l'art mais c'est quand même très agréable.
Ce qui l'est moins en revanche c'est le bruit que font mes voisins. En ce moment, c'est toutes les nuits ! Impossible de dormir.
Obligé d'aller tambouriner chez eux à trois heures du mat et je suis peut-être gentille mais quand on s'attaque à mes précieuses heures de sommeils, je me transforme en monstre sanguinaire réclamant vengeance....
Ni une ni deux à peine nommé critique prétentieuse à mon boulot j'ai fait ma valise direction le quartier des arts, après tout autant se rapprocher du boulot. La déco est un peu plus sombre qu'avant et le loyer un peu plus cher, mais au moins les voisins sont calmes.
Du moins devrais-je dire LE voisin, vu que j'en ai qu'un, Salim un écrivain, plutôt mignon en fait.
J'aurais facilement pu en faire plus qu'un simple voisin, s'il était intéressé par autre chose que ses jeux vidéos. Et puis j'avoue que je pense toujours au beau brun aux yeux vert qui m'a souri au festival des épices... Je me demande si je le reverrais un jour....